... Séléné ...

Partie 1 : Terre et Lune


Lorsqu’elle se réveilla ce matin là, elle sut qu’elle n’avait pas rêvé. Lorsque les rayons du soleil terrien lui caressèrent le visage à travers les rideaux de sa nouvelle chambre et qu’elle entendit le froissement du tissus de mes draps elle sut que jamais elle ne se réveillerait dans son lit. Lorsqu’elle entendit les pas discrets de Laure devant sa chambre, elle sut que jamais plus, non, jamais plus, elle ne pourrait toucher les doux cheveux de sa mère. Lorsqu’elle entendit le bonjour de Paul à Laure, elle sut qu’elle ne pourrait plus jamais avoir de longues discussions avec son père. Lorsqu’elle entendit les pas d’Eric, dans la chambre à côté, elle sut que jamais plus elle ne pourrait faire de longues chevauchées avec son frère. Lorsqu’elle entendit Marie mettre sa robe de chambre, elle sut que plus jamais elle ne pourrait lire des histoires à sa sœur. Lorsqu’elle entendit le réveil de Lola sonner elle sut que plus jamais elle ne pourrait prendre dans ses bras et serrer contre elle sa toute petite sœur.



Elle se leva donc et désactiva mon réveil. Elle enfila une robe de chambre et elle mit des pantoufles et s’apprêta à descendre. De là où elle était, elle entendait les murmures de Laure et Paul, ses nouveaux parents, dans la cuisine. Elle comprenait même ce qu’ils disaient. Ils parlaient d’elle. D’elle et de sa nouvelle vie. Elle descendit et alla les saluer. Elle prit son petit-déjeuner en silence. Eux aussi. Puis, Eric, son nouveau frère arriva. Il avait cinq ans de plus qu’elle. Elle ne savait pas si elle l’appréciait ou pas. Il s’assit et prit lui aussi son petit-déjeuner. Elle partait lorsque Marie, qui avait neuf ans arriva. Elle l’embrassa distraitement puis monta dans sa chambre pour se préparer. Il était 7h30. Dans un quart d’heure, elle allait devoir partir au collège. A son nouveau collège. Pour elle, tout était neuf. Sa famille. Sa maison. Sa chambre. Son collège. Sa ville. Ses vêtements. Son pays. Et même son monde.
Elle attrapa un jean bleu, un débardeur blanc et une veste en jean bleu. Elle se débarrassa de sa chemise de nuit, mit ses sous vêtements. Puis, elle passa devant la psyché de sa chambre claire et s’y arrêta. Elle détailla son corps. Sa peau halée au soleil et au vent de son monde, comme celle de son père, avait un grain très serré et fin. Ses ongles étaient courts et réguliers, ses chevilles fines. Son regard remonta le long de ses jambes. Parfaitement lisses, sans aucune imperfection. Les mollets et les cuises étaient très musclés, et saillaient sous la peau. On voyait que la jeune fille avait l’habitude de courir. Son regard arriva ensuite sur son ventre. Parfaitement plat. Ses abdominaux se devinaient facilement sous la peau. Sa taille était fine. Sa poitrine n’était ni trop grosse ni trop petite. Son cou, fin et gracile, était abimé d’une légère cicatrice que des yeux humains n’auraient jamais pu voir. Son visage, d’un ovale parfait, avait des traits purs, fins et calmes. Ses oreilles, arrondies par la magie, étaient ornée de bouclés en argent. Sa bouche était d’un rouge vermillon et ce sans maquillage. Elle possédait un nez fin, des yeux d’émeraude, les mêmes que son père, en amande, soulignés par des cils fournis et des sourcils fins, d'une couleur étonnante. Blanc neige. Comme sa chevelure splendide, blanche et étincelante, la même que celle de sa mère, qui lui cascadait jusqu'au bas du dos. La jeune fille aurait pu paraître parfaite … Son corps était presque parfait. C’était son passé et le tumulte intérieur qui la secouait sans cesse qui n’étaient pas parfaits.
Puis, elle enfila ses vêtements et noua ses cheveux en une longue queue de cheval. Elle tenta de faire tout cela à une vitesse à peu-près humaine. Elle se savait rapide et essayait de ne pas le faire voir. En tout cas pas dans ce monde. Puis, après avoir vérifié une dernière fois son sac, elle l’attrapa et le mit sur son dos. Elle arriva en bas en même temps que son nouveau frère et que ses nouvelles sœurs. Sa nouvelle mère les attendait pour les emmener à l’école et au lycée, qui étaient au même endroit, ainsi que le collège, quand à Eric, il partirait seul. Effectivement, nous étions le 1er septembre et c’était la rentrée des classes, pour tous les élèves. Séléné entrait en 1ère, Marie en CM1 et Lola, son autre petite sœur, en CE1. Lorsque la voiture arriva devant l’établissement, les trois jeunes gens en descendirent en même temps. Tous trois entrèrent dans la cour. Les classes furent formées. Séléné entendait appeler des noms. Julia, Lucie, Emma, Amandine, Cyrielle, Mathilde, Angèle, Aurélie, Eve, Lily, Lilas, Rachel, Annie, Alix, Zora, Marc, Vincent, Hugo, Lilian, Enzo, Nathan, Loïc, et bien d’autres. Aucun des prénoms ne lui évoquaient quelque chose. Puis enfin elle fut appelée, la première de sa classe.
« 1ère 3, Abra Séléné. »
La jeune fille sortit des rangs et alla se ranger. Au fur et à mesure, les autres élèves la rejoignirent. Tous la regardaient. Tous la dévisageaient. Puis ils montèrent en classe, précédés de leur professeur principal. Séléné répondit à son nom. Aux questions du professeur. Et c’était tout. Plus tard, elle sortit en récréation. Les garçons lui lançaient des œillades, les filles la dévisageaient. Elle les ignorait royalement. Elle fit cela toute la journée. Puis elle rentra chez elle.

La suite!!! Rapidement!!

Lorsqu’on lui demanda si sa journée c’était bien passée elle répondit oui. L’après midi-puisque nous étions un mercredi, se déroula entre achats des dernières fournitures, et les loisirs des jeunes. Lola faisait de la danse classique, Marie de la danse, de la gym et de l’équitation, Eric de l’escrime, de l’escalade et de la natation. Quant à Séléné, elle avait un emploi du temps bien chargé. Elle faisait de la Danse, de l’escrime, de l’équitation, du piano, du dessin et de la natation. Elle savait qu’elle réussirait à tout concilier. Dès le premier jour, elle épata ses professeurs. A l’escrime, elle surpassait tous les jeunes de son âge. Elle surpassait même le professeur, qui la passa chez les adultes. A l’escalade elle était d’une rapidité à couper le souffle. Elle passa rapidement avec des plus âgés qu’elle et se retrouva avec son professeur d’Histoire. A la natation, elle resta dans son cours mais elle surpassait toutes les autres filles. A la Danse, elle enchainait les pas avec une facilité déconcertante pour quelqu’un qui n’avait aucune pratique. Alors que sa prof l’avait mise avec des filles de douze ou treize ans pour l’apprentissage, elle la passa rapidement avec des jeunes de son âge. Au piano, elle jouait divinement bien et ravissait son professeur particulier. Lorsqu’il venait la faire travailler, la nouvelle famille de Séléné venait voir et écouter. Quand au dessin, ses œuvres étaient frappantes de ressemblance dès qu’il y avait un modèle et étonnantes de créativité lorsqu’elles étaient libres. Enfin, au lycée, elle avait d’excellents résultats, malgré son manque apparent d’écoute et de participation. Elle ébahissait tous les professeurs. Par contre, Séléné restait seule. Elle ne s’était pas fait d’amies. Cela ne lui manquait pas du tout.



Ca faisait presque un mois qu’ils étaient rentrés. Ils faisaient du judo en sport. A ce jour, Séléné avait fait attention. Attention à ne blesser personne et à ne pas se laisser dominer par sa véritable nature. Celle qui pouvait se révéler dangereuse pour les autres. Les autres étant ceux qui n’étaient pas aussi forts qu’elle. Donc, elle ne faisait presque pas de prises, n’affrontait que si elle y était obligée. Sauf que ce jour là, un garçon la provoqua délibérément. Au début, elle ne réagit pas. Puis, au bout de plus d’une heure, elle demanda au professeur de l’affronter. Celui-ci rit, lui demanda si elle était sûre d’elle. Ce à quoi elle répondit « Vous n’avez même pas idée, monsieur. » Après cela, il arrêta de poser des questions et la laissa faire. Les deux jeunes gens montèrent sur le tatami. Les autres élèves s’étaient regroupés pour regarder. Le professeur observait. Dans les rangs de jeunes on entendait des paris. La plupart sur le garçon. Celui-ci se nommait Alexandre. Il était le caïd de la classe. Il pouvait se montrer très méchant et arrogant mais ce n’était pas vraiment pour cela qu’on le craignait. Il était craint à cause de son corps. Effectivement, Il faisait un bon mètre quatre-vingt cinq, et devait peser bien lourd car il était particulièrement rectangulaire… On voyait qu’il était énormément musclé, mais malgré tout, il restait de la graisse… Il était serré dans son kimono et abordait un rictus qui disait « Je vais te massacrer, misérable mouche qui résiste à mes avances, gniark gniark gniark ! ». Effectivement, face à lui Séléné ressemblait à une brindille : elle faisait quinze centimètres de moins que lui et était très fine. Elle semblait calme et très concentrée, ses hypnotiques cheveux blancs tressées dans son dos. Puis le prof s’écria « HADJIME », qui voulait dire « COMMENCEZ ». A ce moment là, Alexandre se jeta sur Séléné. On aurait dit un monstrueux éléphant que rien n’aurait pu arrêter. Chaque élève percevait déjà l’issue du combat. Et, à la surprise générale, Séléné esquiva l’attaque et attrapa son adversaire par le col. Elle le souleva, sans paraître faire aucun effort. En quelques secondes, il fut au sol, fermement maintenu par la jeune fille. Il ouvrait des yeux immenses et horrifiés. Les yeux de Séléné brillaient de rage. A cet instant, il ne sut jamais combien il avait frôle la mort de près. Effectivement, un couteau à la lame acérée avait failli se matérialiser dans la main de la jeune fille et se planter dans la gorge d’Alexandre, au niveau de l’artère coronaire. Elle se retint avec peine. Puis le professeur, visiblement ébahi, cria « SOREMADE », qui signifiait « FIN DU COMBAT ». Il s’approcha de Séléné et la prit à part. Les yeux de la jeune fille brillaient toujours.
- Séléné… Je … je ne vous connaissais pas ces qualités de combattante.
- Peu de personnes savent ce qui se cache réellement au fond de moi Monsieur.
- Bien… fit le professeur, plutôt décontenancé par une telle réponse. Où avez-vous appris à combattre ainsi ?
- Là où j’habitais avant. Il y a longtemps, avant même d’arriver dans l’orphelinat.
- Oh. Je vois. Retournez sur le tatami. Et faites attention à ne blesser personne.
Si seulement il savait… Séléné retourna avec les autres. Le cours se termina sans encombre. Ensuite vint un autre cours. Comme toujours, elle ne participait jamais, ou presque. Et surtout elle semblait toujours ailleurs. Son menton dans une main, les yeux dans le vague. Elle était dans la Lune. Ou ailleurs. D’ailleurs, le professeur s’en aperçut. Il lui demanda de répéter ce qu’il venait de dire. Et, à la surprise générale, Séléné répéta les trois dernières minutes du cours, silences, interventions d’élèves et réprimandes comprises. A partir de ce jour, plus aucun professeur ne l’importuna. En musique elle ébahissait souvent la prof. Lorsqu’elle demandait de chanter, il n’y avait que Séléné qui se distinguait véritablement des autres. Elle chantait avec une justesse impressionnante. Sa voix s’adaptait à tous les thèmes, toutes les octaves, toutes les notes, tous les rythmes. Pour ses résultats, vous vous en doutez, Séléné était toujours la meilleure. Chose épatante, elle avait quasiment 20 de moyenne à l’écrit dans toutes les matières. Chacun l’enviait follement. Ce qu’ils ne savaient pas c’était les énormes capacités du cerveau de Séléné.



(merci du compliment ! Ca fait plaisir ! Mais t'as pas de suggestion pour améliorer ?)

y'a rien à améliorer!!
Je veux bien la suite!!!

Puis, un jour, des jumeaux arrivèrent. Elle s’appelait Zora, il s’appelait Deimos. Tous deux étaient bruns, la peau halée, des grands yeux, bleus, comme la mer des Caraïbes, un visage fin. Il avait les cheveux courts mais quelques mèches souples flottaient devant son visage. Il avait un jean bleu délavé assez large, un sweat-shirt kaki en coton et une veste noire, qui semblait être faite un cuir ou en tous cas en une très bonne imitation. Il avait un corps bien musclé, des épaules carrées. Malgré tout, il ne paraissait pas gros ni ultra-fort. Séléné remarqua aussitôt la petite cicatrice sur sa joue. Celle-ci était quasi-invisible mais les yeux de Séléné la voyait. C’était ainsi. Elle avait de longs, très longs cils recourbés, ses cheveux bouclés lui dégringolaient jusque dans la cambrure du dos. Elle était un peu maquillée, portait un pantalon noir, un sous-pull bleu turquoise et une tunique bleu marine. Par dessus, elle avait un blouson ouvert. Même de loin, Séléné arriva à distinguer la petite médaille d’or qui se balançait à son cou, avec dessus son prénom, son nom, et sa date de naissance. Ses yeux étaient remplis d’une profonde tristesse. Le garçon masquait sa propre tristesse mais en fouillant un peu, on pouvait la déceler. Puis la sonnerie retentit et Séléné n’eut pas le loisir de plus les contempler. Tous deux se rangèrent dans son rang. Lorsque la matinée fut terminée, Séléné sortit de classe. En se promenant un peu dans la cour, elle repéra une forme recroquevillée sur un banc. Son oreille entendait ses sanglots discrets, malgré les 100 mètres qui les séparaient. Intriguée, et ne supportant pas de voir quelqu’un pleurer, elle s’approcha. Rapidement, elle reconnut Zora. Elle s’assit près d’elle, et, doucement, lui passa un bras autour des épaules. Surprise, la jeune fille leva son visage sillonné les larmes et de coulures de mascara. Lorsque Séléné lui demanda ce qu’il lui arrivait, elle lui fit une réponse entrecoupée de sanglots et de larmes. Séléné comprit qu’il s’agissait de sa mère, qui s’était enfuie, une fois de plus apparemment. Elle la prit dans ses bras et la berça doucement, après lui avoir donné un mouchoir. Quelques minutes plus tard, les sanglots s’arrêtèrent. Les deux jeunes filles allèrent manger ensembles, chose nouvelle pour Séléné, qui habituellement mangeait toujours seule. Zora la regardait avec ses grands yeux bleus d’un air étonné et curieux. Les questions se bousculaient dans sa tête. Qui était vraiment Séléné ? Que cachait-elle véritablement sous son apparence lisse ? D’où venaient ses cheveux blancs ? Pourquoi n’avait-elle pas d’amis ? Et cette force ? Et cette vitesse ? Comment les avaient elle acquises ? Et cet ait absent, que cachait-il donc ? Comment pouvait-elle être tellement ailleurs, puis réussir ensuite à réciter les dernières minutes du cours en entier ? Et cette attitude étrange, étonnée, curieuse, enfantine lorsqu’on parlait de la chose politique la plus simple, n’était-elle pas étrange ? Zora ne comprenait pas. Et cela l’énervait. Tout à coup, son frère, Deimos, vint s’asseoir à leur table, avec une nouvelle connaissance, sans même demander la permission. Tous deux s laissèrent tomber sur les chaises. Séléné se raidit. Elle n’aimait pas les garçons humains. Elle termina son repas sans ouvrir la bouche et sortit de table. Malheureusement, dans l’après-midi, Séléné allait avoir, trois mauvaises surprises, une par heure. En première heure, en français, leur professeur leur annonça qu’ils allaient jouer une pièce de théâtre. Effectivement, une classe se première devait jouer une pièce et ils avaient été choisis. Ils allaient devoir jouer « Roméo et Juliette » de W. Shakespeare. Et Deimos se retrouva dans le rôle de Roméo avec Séléné, qui n’avait rien demandé, en Juliette. Celle-ci enrageait. Elle ne voulait pas jouer. Elle ne voulait pas être Juliette. Elle ne voulait pas que Deimos soit Roméo. Et malgré tout ce qu’elle put faire auprès du prof, elle resta Juliette et lui resta Roméo. Tout en rageant, Séléné sortit du cours de français pour rejoindre le cours d’arts plastiques. Là, la professeure leur annonça qu’ils allaient être mis en couples et que le reste de l’année tournerait autour de photographies et de dessins que chacun aura faits de l’autre. Les couples étaient évidemment garçons filles. Et évidemment, Séléné se retrouva avec Deimos. Elle pesta intérieurement, et résista à grand peine à la tentation de lui matérialiser un pot de fleurs en ciment au dessus de la tête, histoire de l’assommer pour quelques temps. Malheureusement, malgré toutes les protestations de la jeune fille, elle resta avec lui. Puis, il y eut la récréation et ensuite, une sorte d’Itinéraire de Découverte sur la danse de salon, qui allait durer toute l’année. Normalement les élèves auraient pu se mettre en binômes fille-fille et garçon-garçon, ce qui arrangeait tout le monde. Sauf que la classe fut tellement exécrable que les profs décidèrent de faire garçons filles. Et ce jusqu'à la fin de l’année. Et par un mauvais hasard, Séléné se retrouva de nouveau avec Deimos. Voyant la grimace qu’elle faisait, celui-ci s’approcha d’elle à la sonnerie.
- Mais, pourquoi tu me détestes comme ça ? demanda t-il
- Parce que. Répondit-elle en partant.
- Ce n’est pas une réponse ça, dit il en l’attrapant par le bras.
- Lâche-moi ! Ce n’est pas toi que je déteste c’est tous les garçons humains de mon âge !
- Pourquoi tu précises humains ? Et pourquoi tu nous déteste tant ?
- Par … principe… C’est trop compliqué à exprimer… se troubla t-elle
- Ecoute. On sera ensembles jusqu'à la fin de l’année. Et tu es déjà liée avec ma sœur. Ne pourrais-tu pas faire une exception à ton principe, non, pour une fois ?
- Peut-être … »
Et elle partit, sans plus d’explications, le laissant là, plutôt épaté. Elle sortit, retrouva Eric qui venait chercher exceptionnellement ses sœurs ce soir là. Il avait remarqué la discussion apparemment houleuse entre Séléné et Deimos. Lorsque Séléné lui dit qu’elle ne voulait pas monter en voiture et qu’elle rentrerait à pied, il ne fit aucune remarque. Et il alla vers Deimos, qui venait de sortir.
- Tu viens de la larguer c’est ça ? lui demanda t-il
- Quoi ? Qui j’ai largué ?
- Ma sœur. Séléné.
- Hein ? Elle ? C’est totalement le contraire ! Nous venons de nous retrouver ensembles pour le théâtre, l’art plastique, l’IDD et je lui ai demandé une explication à ses grimaces. Elle m’a répondu qu’elle haïssait tous les garçons humains de notre âge, par principe. Elle m’a dit qu’elle tenterait peut-être de faire une exception à ce principe. Elle est étrange ta sœur. Répondit Deimos.
- Je sais. Parfois on dirait qu’elle vient d’un autre monde. Mais elle est gentille malgré tout.
- Je m’en doute. »
Puis, Eric partit rejoindre Marie et Lola à la sortie de l’école.

Et voilà !

Excuse ma lenteur, mais bravo!! j'adore, je veux la suite, c'est super!!!

C'est vraiment super, je n'est rien à redire pour une fois ! Félicitation, bonne continuation et surtout continue vite ton histoire pour qu'on rigole encore ! ^^

Puisque c'est tant demandé ! (j'ai 50 pages en tout d'écrites et j'ai pas fini la 2° partie ! )

Zora aperçut Séléné le long de la route, elle était accompagnée de Deimos. Zora lui pinça le bras puis cria le nom de sa nouvelle amie, qui s’arrêta. Elle se retourna et, imperceptiblement, une ombre passa sur son beau visage. Puis, elle se fabriqua un sourire et le leur envoya, apparemment radieuse. Ils la rejoignirent.
- Toi aussi tu prends cette route ? demanda la curieuse Zora
- Oui. J’habite par là-bas … et toi ? demanda Séléné ignorant royalement Deimos
- Nous habitons au 67 rue de la république.
- Quoi ?! Mais… nous sommes voisins à quatre rues ! J’habite au 15 rue de la liberté.
- Effectivement ! Tu voudras venir chez nous un jour ?
- Heu … Je …
- S’il te plaît !
- D’accord. Je ne sais pas quand mais j’essaierais.
- De toute façon, il faudra bien qu’on se voie, ne serait-ce que pour Roméo et Juliette, intervint Deimos. Séléné le foudroya du regard. »
A partir de ce moment là, elle hâta le pas et laissa les jumeaux en plan.



Elle regardait la Lune. Cet astre terrestre qui portait son nom. Et qui faisait briller ses cheveux plus qu’aucun autre. La Lune l’inondait de ses rayons. Elle était sur le toit, le plus proche possible du ciel et des étoiles. Elle était assise. Ses jambes pendaient dans le vide. Elle était troublée. La crainte et le doute venaient de s’emparer d’elle. Qui était ce garçon, nommé Peur, qui venait d’envahir sa vie et son cœur ? Malgré sa haine injustifiée contre les garçons humains de son âge, celui-ci l’attirait étrangement. Il lui rappelait tellement Eros… Et en même temps, il en était tellement différent. Elle caressa ses oreilles longues et pointues qu’habituellement la magie faisait disparaître. Ce garçon était un miracle. Et son cœur le clamait. Elle était frustrée de ne pas comprendre pourquoi il lui plaisait tant. Doucement son esprit partit ailleurs. Dans sa maison. Dans la grande prairie. Des larmes transparentes coulèrent sur ses joues, reflétées par la Lune.



Lorsque Séléné revint au collège, la première personne qu’elle vit fut Deimos. Elle s’en serait bien passée mais il était là. Avec elle. Pour danser, jouer et dessiner. La sonnerie retentit. Ils montèrent en cours de Mathématiques, avec leur professeur principal. Celui-ci leur annonça que dans quatre semaines aurait lieu de Forum des Sports, et que la classe allait aller y passer l’après midi avec leur prof de Sport. Bien sûr, il y eut des cris, des joies et des soupirs de découragement. Séléné ne fit ni l’un ni l’autre. Elle resta impassible. Elle n’était pas particulièrement heureuse ni mécontente. Elle savait qu’elle allait encore se faire remarquer. Et elle n’en avait pas envie. Puis, la semaine passa. Séléné et Deimos avaient commencé à s’entraîner pour « Roméo et Juliette ». Elle restait froide et distante envers lui. Il se décourageait. Mais Zora s’entendait très bien avec Séléné.




La lune était là, fixe, ronde et brillante. La jeune fille, du sommet de l’arbre l’observait sans ciller. Encore une nuit où elle n’allait pas dormir. Trop de prairies, de sangs et de cris l’assaillaient dans ses rêves. Elle préférait penser à lui. A Peur. Et aussi à Eros qu’il lui rappelait tout en étant radicalement différent. Pourquoi donc était-elle si désagréable envers lui ? Evidemment elle avait la réponse. Mais elle ne voulait pas l’admettre. Pas tout de suite. L’astre brillant lui portait conseil. Elle savait ce qu’elle avait à faire.




Le lundi matin, Séléné s’approcha des jumeaux.
- Deimos ?
- Quoi ? Si c’est encore pour m’insulter ou être désagréable, tu peux passer ton chemin, merci bien ! lança-t-il agacé.
- Non. Ce n’est pas pour ça. C’est … Je … Je voudrais m’excuser. Je n’ai pas été sympa avec toi. Il faudrait que je fasse un effort, je suis désolée. Tu me pardonnes mon comportement odieux ?
- Heu … Je … C’est pas grave, t’inquiète ! répondit Deimos, décontenancé et charmé par l’espoir qui émanait de la jeune fille à ce moment là.
Séléné lui sourit, puis s’éloigna.
- Elle est toujours comme ça ? Demanda t-il à sa sœur
- Comment ?
- Ben … Comme ça … Etrange … Lunatique …
- Oh, oui, toujours ou presque. Mais tu t’y habitueras, tu verras !
Deimos en doutait. Cette fille était si … bizarre. Il ne savait pas pourquoi mais il en avait presque peur. Elle était si différente, avec ses silences, sa force, son intelligence, ses cheveux, sa froideur, ses sourires … Tout en elle l’attirait et le repoussait à la fois. Qui était donc cette fille ? Qui était-elle vraiment, au-delà de Séléné Abra, fille adoptive de Laure Abra, infirmière, et de Paul Abra, avocat, sœur adoptive de Lola, Marie et Eric ? Qui étaient ses vrais parents ? Qu’étaient-ils devenus ? Quelle était son histoire ?


(PS: Merci dces compliments, ça fait très plaisir ! )

Je n'est qu'une chose à dire... Au bout d'un moment, tu dis ceci : "A partir de ce moment là, elle hâta le pas et laissa les jumeaux en plan." Je pense que le" A partir de ce moment là..." est en trop, car cela signifie que c'est ce qu'elle fait tous les jours depuis cet instant, or elle ne le fait qu'une fois. Sinon c'est vraiment super, continue comme ça !

Merci, ça fait plaisir !

Mets nous la suite s'il te plaît Alix!! *fais les yeux du chat potté dans Shrek!*

Et voilà ! En espérant que ça vous plaira !

Ils étaient tous dans le gymnase. Ils allaient devoir danser la valse. Zora était avec Johann, un garçon de la classe. Ils se regardaient, gênés. Jamais ils ne réussiraient à être aussi beaux que le couple qui tournoyait au milieu des tapis. Elle était en pantalon de fitness et en débardeur qui laissait voir sa peau halée. Il était en pantalon de jogging trop large et en T-shirt blanc qui mettait en valeur le bronzage de sa peau. Ils se regardaient droit dans les yeux. Les cheveux noirs du jeune homme se mêlaient presque à ceux de neige de la jeune fille. Les yeux de turquoises du jeune homme fixaient le fond de ceux d’émeraude de la jeune fille et se noyaient dedans. Les yeux d’émeraudes de la jeune fille se perdaient dans l’océan de ceux du jeune homme et voyaient au delà. Séléné et Deimos dansaient ensemble. La Lune et ses Peur pour la faire avancer. La Peur et sa Lune pour l’éclairer.




Dès lors qu’ils étaient entrés Séléné était partie se changer. Elle avait troqué son éternel jean contre un pantalon plus souple et léger et son sweat-shirt vert contre un débardeur en cotonnade légère blanche. Elle avait attaché ses cheveux de neige.
Dès lors qu’ils étaient entrés Deimos était parti se changer. Il avait troqué son baggy contre un pantalon de jogging un peu large et son T-shirt et sa veste contre un autre T-shirt, blanc. Il avait ébouriffé ses cheveux de nuit.
Tous deux étaient entrés en même temps que les autres. Tous deux avaient écouté la musique en même temps que les autres. Tous deux avaient compté les temps en même temps que les autres. Tous deux avaient regardé la démonstration en même temps que les autres. Tous deux s’étaient mis en couples en même temps que les autres. A partir de là, ils n’avaient plus rien fait comme les autres.
Deimos avait posé sa main dans le creux de la taille de la jeune fille. Séléné s’était tendue comme la corde d’un arc. « Détends-toi. Je ne vais pas te manger. Lui souffla t-il à l’oreille. Mets ta main sur mon épaule et donne moi l’autre main ». Elle s’exécuta, elle qui ne recevait jamais d’ordres de personne. Elle frissonnait. Ni l’un ni l’autre ne savaient danser. Ni l’un ni l’autre n’auraient dû savoir danser. Doucement, portés par la musique, ils prirent confiance en eux. Doucement, portés par la musique, ils prirent confiance l’un dans l’autre. Ils se regardèrent dans les yeux. Leurs pas devinrent plus surs. Plus assurés. Leurs mouvements plus fluides. Ils se détachèrent rapidement des autres qui s’arrêtèrent pour les regarder tournoyer. Eux ne se rendaient compte de rien. Seule la musique comptait. Lorsque celle-ci s’arrêta, ils firent comme elle.



A partir de ce jour-là, entre les deux jeunes gens, plus rien ne fut pareil. Les sourires se multiplièrent, Séléné devint un peu moins distante et lunatique, mais elle restait toujours très renfermée. Ils ne savaient rien sur elle, sinon qu’elle avait été adoptée. Etonnamment, après trois semaines, Séléné connaissait parfaitement son texte de Juliette. Il avait été décidé que la pièce serait jouée au spectacle de Noël, ainsi qu’une démonstration de tango. Nous étions début novembre. Deimos commençait à maitriser son texte, ainsi que quelques autres. La mise en scène se faisait tout doucement. En Arts Plastiques, ils se photographiaient, se dessinaient, se peignaient … De temps en temps Séléné se rendait chez les jumeaux. Une belle amitié s’était nouée entre Zora et la jeune fille. Et de l’amitié de Séléné et Deimos autre chose commençait à arriver…



La jeune fille observait la lune, fascinée. La façade blanche se voyait bien dans la nuit claire. La jeune fille, quant à elle, était en haut du toit, sur les tuiles rouges et froides. L’astre était là, rond, fixe, brillant. Splendide. Comme toujours. La jeune fille était soucieuse. Quelque chose n’allait pas. Là-bas. Il y avait de l’agitation dans l’air, comme si un évènement se préparait. Et dans l’air, la magie se raréfiait. Elle se sentait, elle devait fournir plus d’efforts pour camoufler son identité. Cela ne lui posait pas de problème, sa puissance étant incommensurable. Mais elle savait que cela pouvait poser des problèmes à d’autres.
Elle savait aussi autre chose. Sur elle. Son cœur tremblait de joie et d’émotion dès qu’elle le voyait. Dès qu’elle le sentait. Son cœur était empli d’amour. Pour la première fois depuis des années.
La peur la reprit en sentant Peur revenir dans son esprit.
Puis son cerveau l’emporta ailleurs, loin, dans la grande prairie balayée par le vent.
Au loin minuit sonna.

Jadore! Cette suite est excellente!!

Mercii !

C'est magnifique, mais fais attention aux quelques répétitions !

Merci ...

Il y a des répétitions voulues, et choisies ...